1 + 1 = 3 #instants volés

Tout a commencé avec la fête des mères en approche, je me commande mes cadeaux d’amour tout en imaginant la surprise préparée par la crèche. La fête des mères passe, on parle déjà de la fête des pères et pas un cadeau à l’horizon dans le sac de Valentin.

Je ne vous cache pas ma déception.

Je lis quelques articles en ligne sur la fête des parents qui prennent le relais dans certaines écoles et crèches et paf je prends une claque.

Je suis donc un des stéréotypes pour laquelle cette fête des gens qu’on aime a remplacé les traditionnelles fête des mères et fête des pères et pourtant je l’attendais avec impatience cette troisième fête des mères…  une fête si symbolique à mes yeux, qui me permettais de me féliciter pour tout ce chemin déjà parcouru. Je comprends tout à fait l’initiative de cette fête, j’imagine assez bien le malheur d’une petite fille qui a perdu sa maman, le petit garçon qui a deux mamans, cette petite fille qui ne connaît pas son papa, ce petit garçon qui vit dans une famille recomposée et qui ne voit son papa qu’un week-end sur deux et tous ces enfants qui n’évoluent pas dans une famille dite classique, traditionnelle avec un papa, une maman, des enfants avec qui ils vécurent heureux toute leur vie et qui pourraient ne pas se sentir a leur place dans une classe lors de la fabrication de leurs cadeaux.

Je me sens un peu lésée pour être honnête, Valentin a 2 ans 1/2 et n’est pas pour le moment capable de prendre l’initiative de préparer une surprise pour la fête des mères de lui même. Bien sûr je compense en m’offrant de sa part tout ce que je voulais m’offrir toute l’année avec l’excuse parfaite de ces deux fêtes.

Oui, je revendique le droit de m’offrir des cadeaux pour les deux fêtes, je suis cette maman à double casquette qui mérite largement double excuse pour se couvrir de cadeaux.

Dans notre famille c’est un peu comme dans les films policiers y’a toujours un gentil flic et un méchant flic, ici j’ai les deux rôles H24, 7/7j sans répit ni repos.

Alors oui effectivement c’est du sport d’élever seule un enfant tout en travaillant, gérant une maison, remplir le frigo, faire le ménage, le linge et ça qu’il pleuve, qu’il neige ou qu’il vente. Je ne me plains jamais de cette vie mais le plus difficile n’est pas de ne pas pouvoir se reposer sur quelqu’un, je ne connais pas ce confort. Non je ne suis pas forte, non je ne suis pas exceptionnelle, je n’ai juste pas le choix de faire tout ça pour Valentin, pour notre famille.

Je ne rentrerai pas dans les détails de notre intimité mais je me sens obligée de préciser que Valentin a bien un père, (absent de sa vie depuis le début tout simplement) pour vous permettre de comprendre ma vison de l’éducation et surtout celle que je donne à mon fils.

Je vais me justifier par anticipation pour me déculpabiliser, dans la vie de tous les jours je compense le manque, je le couvre deux fois plus d’amour et d’affection, je félicite chacun de ses progrès, je suis très à cheval avec la politesse, le respect des règles de la maison et suis donc aussi stricte que capable de faire la folle avec lui. Je suis sa première prof de grimaces. Je tiens à ce qu’il soit toujours bien habillé et propre sur lui, qu’il ne manque de rien. (Ouais je sais ce n’est pas le cas, mais forcément ça se résonne pas dans ma tête pour autant lors de sessions compulsives de shopping)

Mon auto-analyse est prête, rassurez-vous je sais qu’il ne s’agit ici que d’apparences pour 80% mais je ne veux pas qu’on puisse me reprocher quoi que ce soit à cause de notre contexte, ou bien pire qu’on puisse le reprocher à Valentin.

J’ai eu la chance de grandir et d’évoluer dans une famille traditionnelle standard : un papa et une maman mariés depuis 31 ans et même un petit frère. Au delà de la première couronne familiale, j’ai la chance d’avoir mes grands-parents encore présents des deux côtés (Mon papi chéri je pense bien à toi ou que tu sois) mariés depuis plus de 50 ans. J’ai grandi avec mes arrières grands-parents maternels, eux aussi mariés depuis toujours. J’ai été élevée dans l’amour, dans le partage et dans la tolérance.

J’ai toujours pensé et imaginé que je tomberai amoureuse, qu’on ferait un très beau mariage d’amour et que j’aurais la chance de voir grandir un ou deux enfants à mes côtés.

Aujourd’hui je suis bien loin de ce schéma utopique, j’élève un petit garçon de deux ans 1/2, je jongle avec notre vie, mon travail et ma vie sociale.

Valentin passera toujours en premier, je serai sans doute toujours aussi fatiguée physiquement et moralement par ce rythme infernal qui m’oblige très souvent à décliner les propositions de mes amis. Qu’on soit d’accord, non pas par manque d’envie mais par réelle fatigue et ce besoin vital de recharger mes batteries. Bien entendu les moments avec mes amis sont de réels moments de joie, mais bien souvent l’organisation du quotidien m’oblige à faire des choix.

J’entends souvent mes collègues de travail rigoler et se moquer gentiment quand je leur raconte comment j’ai passé ma soirée du vendredi sans enfant à vite vite gérer les lessives, le ménage, les papiers de la maison et me coucher tôt pour être sûre de pouvoir profiter de mon fils en sortant du travail le lendemain.

Non je ne sors plus, je vais rarement au resto sans Valentin, je ne suis pas allée au cinéma depuis novembre 2015 mais peu importe, c’est ma vie. Elle est tout de même belle et remplie d’amour en l’état.

Le quotidien est rythmé, il y a bien sûr des jours plus faciles que d’autres mais on s’en sort plutôt pas mal. Je suis très fière de nous. Le plus difficile n’est pas là, pas à mes yeux.

Le bonheur des autres lui en revanche fait mal au cœur, je ne suis pas envieuse rassurez-vous, je suis juste touchée et émue de voir mes amis si heureux en famille, les entendre nous apprendre les mariages, les grossesses, les différents projets. Je suis heureuse pour eux, vous n’imaginez pas à quel point je le suis, mais punaise que c’est douloureux de ne pas pouvoir à mon tour partager tout ce bonheur avec quelqu’un.

Valentin m’apporte l’amour inconditionnel dont j’ai toujours rêvé, cet enfant a une joie de vivre contagieuse et un rire magique qui permet de tout oublier. C’est comme si dès qu’il commençait à rigoler il chassait les nuages avec une baguette magique imaginaire.

Je ne regrette rien, pas un jour, pas une larme, pas un doute, pas un rire.

Mais voilà, notre famille à nous, c’est une maman et un enfant.

Un duo, un binôme.

A deux, on va plus loin.

Avec tout mon amour,

Camille

14 commentaires sur « 1 + 1 = 3 #instants volés »

  1. Tellement touchant, tellement émouvant !! Tu es une wonder mum 💪🏼❤️❤️ Qui souhaite le meilleur pr son enfant et ça se voit ! Pleine de force et de détermination et je suis sure que ton Valentin est très fier de toi ❤️❤️❤️

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  2. Ma Camille,

    L’important dans tout ça c’est l’amour.
    Grâce à cette vague immense de bienveillance que tu déverses sur Valentin il deviendra un grand, un de ceux qui accomplissent de belles choses.
    ❤️
    Jeni

    Aimé par 1 personne

  3. Mon petit duo, que ces mots de maman sont touchants et tellement toi ma Camille. Tu es une maman formidable et oui tu es forte! Forte d’assumer cette vie et de la mener comme une chef! Valentin est un amour de petit garçon, c’est une sacrée fashion victime et crois moi que si un jour j’ai un enfant j’irai faire du shopping avec ma blogueuse branchée à moi! Parce que ouais! Je suis trop fière de toi, de vous, de cette si jolie famille que vous composez (Ps ces photos sont toutes sublimes)! Je te souhaite de partager toute cette beauté, cette force, ce courage et surtout tout cet amour (et chocolat) avec quelqu’un qui viendra compléter ce si joli duo (même si je sais qu’il fonctionne déjà très bien comme ça) tu es une maman en or et j’admire beaucoup tout ce que un fais pour faire de notre petit Valentin le plus mignon des petits garçons et accessoirement le futur copain d’une de mes nieces 😍 je vous aime!

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  4. Tout d abord, ton texte est super!
    Je me retrouve dans ce que tu dis. Je suis Maman solo d une petite Lucie. Une maman en formation pour donner un doux avenir à ma louloute, tout en ayant la gestion du quotidien. J ai ma maman avec son compagnon qui me soutiennes beaucoup et je leur en suis très reconnaissante mais souvent je me retrouve seule, avec ma fatigue.
    Je te suis aussi sur insta, et vous me donner le sourire tous les deux. Tu es une super maman ! Vous êtes trop mimi tous les deux.
    Ça fait du bien de lire des mots qui ressemble aux maux que l ont vie.
    Gros bisous à votre chouette équipe 💙

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  5. Je n’ai pas eu la chance d’avoir d’enfant. C’est la vie. Je ne regrette rien non plus.

    Je comprends que ça ne soit pas facile. Tu peux être fière de toi. Ton bonheur et celui de ton fils est magnifique à voir.

    Tes articles sont magnifiques. Bravo.

    Ils me touchent. Je me réjouis de connaître la suite de vos aventures.

    Je t’envoie mes meilleures pensées.

    Nicole

    Aimé par 1 personne

  6. Parce que je n’avais pas pris le temps de lire cet article… parce que c’est tellement beau, parce que c’est tellement vrai, parce que aujourd’hui c’est aussi ta fête, parce que je suis admirative, parce que j’aimerai réussir à faire comme toi, parce que malgré les rares fois ou nous nous voyons, parce que ça fait plus de 10 ans que nous nous connaissons, parce que tu es toi,parce que vous êtes vous, parce que je t’aime, parce que je vous aime… je suis émue par ce magnifique article.

    Continue encore, longtemps, toujours et par amour.

    Aimé par 2 personnes

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