« Et toi alors tu attends quoi pour refaire ta vie ? » #instants volés

En bientôt trois ans vous ne pouvez pas imaginer le nombre de fois qu’on me pose cette question ou tout du moins un dérivé. « Alors t’as enfin trouvé quelqu’un ? » « Tu t’es inscrite sur un site de rencontre ? » « Bah alors t’attends quoi ? Tu vas pas rester seule quand même?! »

Ces trois dernières années comme vous le savez j’ai fait de mon mieux pour survivre. Survivre à la vie de maman, à l’organisation de ce métier de wondermum qui gère la maison, son fils, son métier, et accessoirement sa vie sociale.

Alors oui effectivement ma vie de femme, elle, est légèrement mise de côté depuis la naissance de Valentin.

En toute transparence les premiers mois j’ai seulement essayé de survivre à cette nouvelle vie tout en essayant de panser mes plaies.

Peu importe le contexte exact (chacun son intimité), j’ai tout de même dû survivre à un chagrin d’amour et pas des moindres tout en apprenant à devenir mère chaque jour.

Si je finis d’écrire cet article aujourd’hui ce n’est pas anodin, j’essuie mes larmes après avoir embrasse mon fils. Rien de bien grave il vient juste de partir pour une semaine de vacances à l’océan avec mes parents. Les vacances scolaire ça s’organise comme on peut et heureusement mes parents essaient quand ils le peuvent de prendre valentin en décalé de mes vacances.

Peut importe revenons à nos moutons, si j’écris particulièrement aujourd’hui c’est justement grâce au calme de la maison. Ce calme n’est synonyme d’une seule chose, de l’absence de Valentin. C’est tellement rare que ça mérite d’être notifié. Une semaine sans enfant, une semaine sans règles, sans obligation de tout gérer/contrôler, une semaine de relâche pour la maman que je suis. Une semaine où je suis juste une femme, ou je vais pouvoir prendre du temps pour moi.

Je vous vois venir à dix milles « apéro/repas/rencard/ciné ». C’est si prévisible. Mais avec qui ?

Pour vous confronter à ma réalité et rentrer un peu plus dans le sujet. Tout début septembre, mariage des copains en Aveyron on se retrouve tous réunis avec les copains. On passe un week-end magique, tous les copains autour sont mariés/en couple heureux et amoureux, quel bonheur sincèrement de les voir comme ça. La soirée avançant gentiment vers la pénombre, elle laisse place aux conversations intelligentes. La voilà donc la conversation ou on m’explique que si je suis seule c’est parce que je l’ai choisi, parce que je le décide et ne suis pas ouverte aux rencontres. Alors je suis obligée de vous expliquer comment ça se passe dans ma réalité.

La réalité, au delà du quotidien, de la fatigue et de cet amour inconditionnel qui nous oblige a nous concentrer sur notre petit amour c’est justement la rencontre*

En 2018 sincèrement vous pensez qu’on rencontre quelqu’un comme ça en claquant des doigts ? Qu’on le rencontre au supermarché en faisant ses courses, au travail, au coin d’une rue ? Je suis d’une âme romantique mais quand même je ne suis pas naïve pour autant (enfin ça ça dépends certains vendeurs de tapis m’ont pourtant brisés le cœur) ?! D’ailleurs si le dernier en date passe par la, je te souhaite sincèrement le plus doux et le plus sincère des amours. Des années à se chercher, mais visiblement à ne jamais se comprendre. C’est bien dommage de se tromper autant sur quelqu’un mais c’est la vie.

Alors voilà comme tous le monde j’ai essayé les sites de rencontres, j’ai pas voulu finir seule et pleine de regrets. Pensez vous en 2018 qu’il est évident de rencontrer quelqu’un en étant maman solo ? Non. Je ne parle pas de légèreté, je parle d’une rencontre ou on apprends à se connaître, que ça dure ou non je n’ai pas envie d’épouser le premier venu. Juste quelqu’un qui prenne en considération que j’ai un fils, que je ne peux pas aller boire un verre un mardi soir ou du moins que je dois trouver un plan b pour gérer Valentin. Que je ne peux pas partir un week-end sur un coup de tête. Bien entendu j’en rêve, ce manque de spontanéité me manque mais avec un enfant les choses s’organisent un minimum. Au delà de ça les week-ends improvisés j’ai aussi envie de les partager avec mon fils. Je vous entends vous dire mais que veut elle alors?!

Bien sûr j’ai envie de rencontrer quelqu’un, de partager ma vie, les bons comme les mauvais moments mais pas en négligeant Valentin.

J’ai besoin/envie de rencontrer quelqu’un qui comprend et accepte que je sois un package tout près, que oui il me faut m’organiser des moments sans Valentin.

À ce jour dès que j’évoque Valentin ils se barrent en courant, c’est automatique. Mais je les comprends sincèrement, on est deux h24 7/7j pas de grade alterne ou un week-end sur deux la moitié des vacances scolaires… Mais je n’ai sincèrement pas besoin d’un homme pour ça. J’élève Valentin sans grande difficulté. Notre rythme est là. Je ne cherche pas un papa pour lui.

Je ne suis pas pressée, j’ai confiance il y’a quelqu’un quelque part pour moi j’en suis convaincue. À chaque pot son couvercle non ?! Il faut juste laisser le temps faire les choses.

Je suis prête, bien plus que vous ne pouvez l’imaginer. Mais par pitié arrêtez avec cette pression sociale ou chaque célibataire doit absolument avoir quelqu’un dans sa vie.

J’attends l’amour tout simplement.

Camillou

1 + 1 = 3 #instants volés

Tout a commencé avec la fête des mères en approche, je me commande mes cadeaux d’amour tout en imaginant la surprise préparée par la crèche. La fête des mères passe, on parle déjà de la fête des pères et pas un cadeau à l’horizon dans le sac de Valentin.

Je ne vous cache pas ma déception.

Je lis quelques articles en ligne sur la fête des parents qui prennent le relais dans certaines écoles et crèches et paf je prends une claque.

Je suis donc un des stéréotypes pour laquelle cette fête des gens qu’on aime a remplacé les traditionnelles fête des mères et fête des pères et pourtant je l’attendais avec impatience cette troisième fête des mères…  une fête si symbolique à mes yeux, qui me permettais de me féliciter pour tout ce chemin déjà parcouru. Je comprends tout à fait l’initiative de cette fête, j’imagine assez bien le malheur d’une petite fille qui a perdu sa maman, le petit garçon qui a deux mamans, cette petite fille qui ne connaît pas son papa, ce petit garçon qui vit dans une famille recomposée et qui ne voit son papa qu’un week-end sur deux et tous ces enfants qui n’évoluent pas dans une famille dite classique, traditionnelle avec un papa, une maman, des enfants avec qui ils vécurent heureux toute leur vie et qui pourraient ne pas se sentir a leur place dans une classe lors de la fabrication de leurs cadeaux.

Je me sens un peu lésée pour être honnête, Valentin a 2 ans 1/2 et n’est pas pour le moment capable de prendre l’initiative de préparer une surprise pour la fête des mères de lui même. Bien sûr je compense en m’offrant de sa part tout ce que je voulais m’offrir toute l’année avec l’excuse parfaite de ces deux fêtes.

Oui, je revendique le droit de m’offrir des cadeaux pour les deux fêtes, je suis cette maman à double casquette qui mérite largement double excuse pour se couvrir de cadeaux.

Dans notre famille c’est un peu comme dans les films policiers y’a toujours un gentil flic et un méchant flic, ici j’ai les deux rôles H24, 7/7j sans répit ni repos.

Alors oui effectivement c’est du sport d’élever seule un enfant tout en travaillant, gérant une maison, remplir le frigo, faire le ménage, le linge et ça qu’il pleuve, qu’il neige ou qu’il vente. Je ne me plains jamais de cette vie mais le plus difficile n’est pas de ne pas pouvoir se reposer sur quelqu’un, je ne connais pas ce confort. Non je ne suis pas forte, non je ne suis pas exceptionnelle, je n’ai juste pas le choix de faire tout ça pour Valentin, pour notre famille.

Je ne rentrerai pas dans les détails de notre intimité mais je me sens obligée de préciser que Valentin a bien un père, (absent de sa vie depuis le début tout simplement) pour vous permettre de comprendre ma vison de l’éducation et surtout celle que je donne à mon fils.

Je vais me justifier par anticipation pour me déculpabiliser, dans la vie de tous les jours je compense le manque, je le couvre deux fois plus d’amour et d’affection, je félicite chacun de ses progrès, je suis très à cheval avec la politesse, le respect des règles de la maison et suis donc aussi stricte que capable de faire la folle avec lui. Je suis sa première prof de grimaces. Je tiens à ce qu’il soit toujours bien habillé et propre sur lui, qu’il ne manque de rien. (Ouais je sais ce n’est pas le cas, mais forcément ça se résonne pas dans ma tête pour autant lors de sessions compulsives de shopping)

Mon auto-analyse est prête, rassurez-vous je sais qu’il ne s’agit ici que d’apparences pour 80% mais je ne veux pas qu’on puisse me reprocher quoi que ce soit à cause de notre contexte, ou bien pire qu’on puisse le reprocher à Valentin.

J’ai eu la chance de grandir et d’évoluer dans une famille traditionnelle standard : un papa et une maman mariés depuis 31 ans et même un petit frère. Au delà de la première couronne familiale, j’ai la chance d’avoir mes grands-parents encore présents des deux côtés (Mon papi chéri je pense bien à toi ou que tu sois) mariés depuis plus de 50 ans. J’ai grandi avec mes arrières grands-parents maternels, eux aussi mariés depuis toujours. J’ai été élevée dans l’amour, dans le partage et dans la tolérance.

J’ai toujours pensé et imaginé que je tomberai amoureuse, qu’on ferait un très beau mariage d’amour et que j’aurais la chance de voir grandir un ou deux enfants à mes côtés.

Aujourd’hui je suis bien loin de ce schéma utopique, j’élève un petit garçon de deux ans 1/2, je jongle avec notre vie, mon travail et ma vie sociale.

Valentin passera toujours en premier, je serai sans doute toujours aussi fatiguée physiquement et moralement par ce rythme infernal qui m’oblige très souvent à décliner les propositions de mes amis. Qu’on soit d’accord, non pas par manque d’envie mais par réelle fatigue et ce besoin vital de recharger mes batteries. Bien entendu les moments avec mes amis sont de réels moments de joie, mais bien souvent l’organisation du quotidien m’oblige à faire des choix.

J’entends souvent mes collègues de travail rigoler et se moquer gentiment quand je leur raconte comment j’ai passé ma soirée du vendredi sans enfant à vite vite gérer les lessives, le ménage, les papiers de la maison et me coucher tôt pour être sûre de pouvoir profiter de mon fils en sortant du travail le lendemain.

Non je ne sors plus, je vais rarement au resto sans Valentin, je ne suis pas allée au cinéma depuis novembre 2015 mais peu importe, c’est ma vie. Elle est tout de même belle et remplie d’amour en l’état.

Le quotidien est rythmé, il y a bien sûr des jours plus faciles que d’autres mais on s’en sort plutôt pas mal. Je suis très fière de nous. Le plus difficile n’est pas là, pas à mes yeux.

Le bonheur des autres lui en revanche fait mal au cœur, je ne suis pas envieuse rassurez-vous, je suis juste touchée et émue de voir mes amis si heureux en famille, les entendre nous apprendre les mariages, les grossesses, les différents projets. Je suis heureuse pour eux, vous n’imaginez pas à quel point je le suis, mais punaise que c’est douloureux de ne pas pouvoir à mon tour partager tout ce bonheur avec quelqu’un.

Valentin m’apporte l’amour inconditionnel dont j’ai toujours rêvé, cet enfant a une joie de vivre contagieuse et un rire magique qui permet de tout oublier. C’est comme si dès qu’il commençait à rigoler il chassait les nuages avec une baguette magique imaginaire.

Je ne regrette rien, pas un jour, pas une larme, pas un doute, pas un rire.

Mais voilà, notre famille à nous, c’est une maman et un enfant.

Un duo, un binôme.

A deux, on va plus loin.

Avec tout mon amour,

Camille

À toi, mon fils. #instants volés

Trois ans aujourd’hui que j’ai découvert que je t’attendais, toi l’amour de ma vie.

Tu as décidé de te nicher au creux de mon ventre et de faire de moi ta maman.

J’aime à me dire que tu m’as choisi, que tu as choisi notre vie.

Trois ans aujourd’hui que j’ai appris que ma vie ne serait plus jamais la même en pleurant toutes les larmes de mon cœur. A la fois, larmes de joie et de peur.

Si tu savais mon amour comme ça été difficile, comme j’ai pleuré.

J’ai pleuré dès la première seconde, de joie sans aucun doute.

Tu es la plus belle surprise de ma vie. Celle qui a tout chamboulé sans aucun doute mais je te promets du plus profond de mon cœur je ne regrette rien.

À toi mon petit papa, tu avais raison sur bien des points. Ma vie a changé. Elle est rythme de difficultés et de moments de joie. Ma vie sociale n’est plus la même, je ne vois plus autant mes amis, je ne sors plus comme avant. Je n’ai plus le même train de vie, et mon compte en banque fait très souvent le régime. Je n’ai pas refait ma vie amoureuse. C’est indéniable cette partie est réellement difficile à vivre. Ne pas pouvoir partager ces moments de joie justement, ne pas pouvoir donner tout cet amour que j’ai à revendre. Les moments de solitude sont beaucoup trop nombreux et difficiles à supporter. Mais j’ai la chance tous les matins de voir ce petit être charmeur se blottir contre moi et me dire dès le réveil à quel point il m’aime. Tu avais raison sur bien des points, tes mots étaient douloureux, tes silences bien plus encore mais aujourd’hui depuis trois ans tu es là. Toujours disponible et près à nous aider. Je ne t’en veux plus. Je ne regrette rien.

À toi mon fils qui a tout changé , n’oublie jamais que tu es là plus belle chose qui est arrivé dans ma vie. Il n’y a pas de « mais » juste de l’amour pour toi pour toujours. Te voir évoluer chaque jour et réaliser tes progrès. Être si fière de toi. Tu n’imagines pas comme tout ça me rend heureuse.

Nous n’avons pas la vie que j’imaginais, mais peut importe quand, où, comment, l’important c’est que tu sois toi, heureux et épanoui. Depuis trois ans aujourd’hui j’ai fait de toi ma priorité et je ne regretterais jamais.

Je t’aime d’un amour si fort qu’il nous permettra de tout surmonter j’en suis sure.

Ta maman, qui t’aime depuis trois ans aujourd’hui.

Camille